lundi 16 novembre 2009

L'Apocalypse

apocalypse

"Lorsque la première trompette retentit, un déluge de grêle et de feu détruit un tiers de la terre" (Apocalypse VIII:7)

L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible chrétienne. On attribue traditionnellement sa composition à l'évangéliste Jean. Le livre prophétise aussi bien sur ce qui est arrivé, sur ce qui arrive, que sur ce qui doit arriver plus tard : « Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui doit arriver ensuite » (Apocalypse chapitre 1, verset 19).

L'Apocalypse est certainement le livre le plus controversé des Écritures, ce qui est dû à la diversité des interprétations, et aux oppositions qu'elles soulèvent.

La Bête de 666 (cf. Ap 13,18) ne serait autre que Néron lui-même selon l'interprétation la plus fréquemment donnée de cette gématrie. D'autre part l'écrivain nous déclare (cf. Ap 17,10) que lorsqu'il écrivait le sixième "Roi" était encore vivant. Or le sixième empereur romain (Basileus, en grec) fut précisément Néron selon la manière habituelle de compter des Anciens. Dans ses épîtres, plus tardives également, Jean ne déclarera plus que Néron fût l'Antéchrist : c'était désormais obsolète; mais bien tout homme qui nie Jésus-Christ (cf. 1 Jn 2,22; 4,3).

Sens général de l'Apocalypse :

Prologue. (1,1-3)

Jean annonçait à son lecteur une révélation de Jésus-Christ sur l'avenir du monde: "ce qui doit arriver bientôt".

I. Les sept lettres aux sept Églises. (1,4 --- 3,22)

Dans un premier chapitre, ou cycle, le prophète Jean dédiait ses visions aux sept Églises qu’il avait sous sa juridiction directe, Éphèse et les six autres communautés qui dépendaient d’Éphèse. Il leur racontait qu'il avait eu une manifestation du Fils de l'homme, lui ordonnant d'écrire dans un livre tout ce qu'il avait entrevu sur l'avenir du monde et sur l'état présent des Églises. Il leur recommandait donc de veiller, et de revenir à leur ferveur première.

Mais, de fait, le jugement du monde était déjà commencé, depuis même la création : il s’accomplissait sous nos yeux car il n’était autre que l’histoire du monde.

II. La vision des sept sceaux. (4,1 --- 8,1)

Comme le prophète Daniel, Jean avait la vision grandiose du ciel. Il apercevait le trône de Dieu, et Dieu lui-même, entouré de tous ses anges. Dieu tenait en sa main un livre scellé, le livre des destinées du monde, prêt à être révélé. Mais personne, pas même les anges, n'était capable de l'ouvrir. Seul l'Agneau immolé, qui est Jésus-Christ, se trouvait digne d'en briser les sept sceaux.

Le Grand Livre de la prédestination se trouvait fermé depuis toute éternité. Et cependant, d’une manière mystérieuse, l’Agneau de Dieu en avait déjà entamé le « descellement », depuis, donc, qu’avait commencé l’histoire.

Et ce furent la Victoire, la Guerre, la Famine, la Mort, l’Épée, la Faim, la Peste, les Fauves, les Tremblements de terre, les Éclipses, les Étoiles filantes, la Tempête, bref toutes les calamités, naturelles ou provoquées par l’homme, qui depuis la plus haute antiquité avaient jalonné le destin de l'humanité.

Mais par delà toutes ces catastrophes, on apercevait déjà, comme par anticipation, la fin, telle que prédite, du monde et le triomphe, tel que promis, des élus.

III. La vision et l'audition des sept trompettes. (8,2 --- 11,19)

Déjà retentissaient les trompettes annonciatrices du jugement final. Soudain les événements de s’accélérer. Le jugement devenait imminent. Plus seulement le quart, mais le tiers, des humains étaient frappés. Surgissaient non plus seulement des accidents, d’origine naturelle ou provoqués par l’homme, mais encore de véritables cataclysmes qui s’abattaient ; et c’était : Grêle, Feu, Sang, Masse embrasée, Globe de feu, Vents de sable, Astre, Sauterelles, Scorpions, Chevaux de guerre. Deux cents millions (chiffre fantastique !) de cavaliers menaçaient sur l’Euphrate. (C’était bien sous Néron, et non sous Domitien, que l’empire fut attaqué sur sa frontière de l’Euphrate). Feu, Fumée et Soufre vomis par la bouche de ces chevaux. Clameurs, Tonnerres et de nouveau Tremblement de terre. C’étaient là des événements quasi contemporains, encore enflés par la rumeur publique.

Cependant la voix des trompettes s’interrompait :

1°) par cette annonce que l’auteur, Jean, devait encore, avant que ne survînt la fin, proclamer l’évangile par le monde entier, et même rédiger un petit livre, en sept chapitres, contenant l’évangile.

2°) par la contemplation en esprit des deux hérauts de la foi, Pierre et Paul, qui venaient de rendre à Rome, au sein de la persécution, leur si glorieux témoignage.

En dépit de toutes ces calamités, les hommes, certes non, ne s’étaient pas repentis de leur idolâtrie coupable.

IV. Les sept visions de la Femme et de son combat avec le dragon. (12,1 --- 14,20)

Insensiblement, nous voici advenus à la vision centrale du livre. Elle évoquait, pour Jean, le moment présent, celui même où il notait sa prophétie.

Et c’était la lutte héroïque de la Femme, la propre mère du Christ, aux prises avec Satan, incarné pour l’heure dans l’empire romain, lequel empire romain s'incarnait lui-même dans la personne de Néron, l’empereur actuellement régnant.

Mais la victoire finale ne saurait échapper au Christ et à ses saints. En esprit, on apercevait déjà la Moisson finale des élus, d’une part, et d’autre part la Vendange des réprouvés. Tous événements qui ne furent jamais aussi proches de nous.

V. Vision des sept fléaux des sept coupes. (15,1 --- 16,21)

Nous entrions dans la partie proprement prophétique du livre. Désormais Jean allait évoquer « ce qui doit arriver plus tard » (Ap 1,19).

Car les dix Plaies d’Égypte, ici réduites à sept, n’allaient pas manquer de s’abattre sur l’empire romain, en punition de ses nombreux crimes, laissant présager son écroulement final.

VI. Sept tableaux sur le châtiment de Rome. (17,1 --- 19,10)

Ici, il nous était donné de contempler, mais dans un avenir plus lointain, en sept visions, le châtiment, cette fois définitif, de Rome, et sa chute.

Allégresse des élus dans le ciel à cette perspective.

VII. Sept visions finales de l'avenir. (19,11 --- 22,5)

Par delà cette chute annoncée de Rome (et de l’empire romain), dans un avenir encore plus éloigné, en sept nouvelles visions, il nous était donné d’assister au sort ultime de l’humanité.

1°) 19,11-16 : C’était d’abord le temps d’une Église militante, d’une chrétienté, d’un Christ déjà Roi sur cette terre.

2°) 19,17-18 : Victoire heureuse des chrétiens, mais victoire encore précaire.

3°) 19,19-21 : Soubresauts terribles du paganisme moribond. Résurgence peut-être de César et de Néron en propres personnes, ou plutôt dans les personnes de leurs successeurs. Mais finalement ils devraient s’avouer vaincus.

4°) 20,1-3 : Satan se verrait enchaîné pour une durée de 1.000 ans : c’était là, grosso modo, le temps d’une chrétienté plus ou moins assurée d’elle-même et plus ou moins bien assise.

5°) 20,4-10 : Déjà les élus s’avançaient pour prendre place sur leurs trônes de gloire ... mais c’était encore un peu prématuré ! Car voici que Satan était soudain relâché. Mais après un dernier combat (dont la durée n’était aucunement précisée et qui pourrait par conséquent s’étendre sur de nombreux siècles), il se verrait anéanti et précipité définitivement dans les enfers.

6°) 20,11-15 : Alors interviendrait le jugement vraiment dernier de l’humanité.

Le Grand Livre de la Vie, qu’on avait aperçu scellé au début des visions (cf. Ap 5,1), et dont l’Agneau avait commencé d’enlever les sceaux, se trouverait ici complètement ouvert.

7°) 21,1 --- 22,5 : La Cité céleste, la Jérusalem d’en haut, l’Église, nous était montrée descendant du ciel et prenant pour toujours la place de Rome ainsi que de tous les royaumes terrestres.

Ladite Cité resplendissait avant tout des mérites du Christ et des saints. Elle était ouverte à tous ; même les païens pouvaient la visiter.

Ses fondations reposaient sur les douze apôtres de l’Agneau. Composée elle-même de douze tribus, elle incarnait désormais le nouvel et définitif Israël de Dieu.

Et Dieu même résidait dans ses murs.

Épilogue. (22,6-21)

Dans l’épilogue, Jean recommandait à son lecteur de conserver fidèlement, et même scrupuleusement, les paroles de la prophétie, dans leur lettre comme dans leur esprit. (Il faut voir là une sévère mise en garde à l’adresse des copistes d’autrefois qui n’hésitaient pas à corriger les livres qui leur étaient confiés).

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